Pèlerinage en Turquie

Un pèlerin raconte ce voyage "sur les pas de saint Paul", du 25 octobre au 4 novembre 2009.

     Lundi 26 octobre, nous découvrons Antakya, connue sous le nom d'Antioche. Il y a 2000 ans, avec ses 150 000 habitants, Antioche sur l'Oronte, « la perle de l'ouest » était un centre culturel et commercial important. Ce fut à plusieurs reprises la base de départ de Paul. Son débouché maritime était Séleucie de Piérie. Ces sites ont été profondément modifiés par un tremblement de terre et un tsunami ; l'ancien port est ensablé. Mais en gravissant les pentes de la chaîne montagneuse, on découvre des tombeaux creusés dans le roc et une grotte appelée « église de Saint Pierre ». C'est à Antioche que le nom de « chrétien » a été donné aux disciples de Jésus.

 

     Le lendemain, nous partons pour Tarse .Cette ville conserve le souvenir de Paul et le puits de Saint-Paul est un site incontournable dans la visite touristique de la ville.

Il existe bien une église catholique à Tarse.... mais elle a été transformée en musée et il n'y a pas de prêtre. La présence catholique est assurée par trois religieuses. Pour avoir une messe quotidienne, elles font trente kilomètres (et trente au retour), en vélo.

 

     Konya, anciennement Ionium, située sur un plateau à 1000 m d'altitude, est surtout connue comme la ville des derviches tourneurs. La messe est célébrée dans l'église Saint-Paul. Comme à Tarse, l'église est transformée en musée et la messe est célébrée uniquement par les prêtres de passage. Trois religieuses d'origine italienne assurent la présence catholique.

 

     Colosses constitue aussi une étape importante. Bien entendu nous relisons l'épître aux Colossiens dans laquelle Paul regrette de n'avoir pu visiter la communauté. La messe sur la colline dénudée qui est un des hauts lieux du pèlerinage.

 

     Le circuit nous conduit à visiter : Antioche de Pisidie..., Laodicée..., Hierapolis..., Pamukkale..., Dydimes..., Milet... et enfin, Ephèse autre étape importante. C'était la capitale de la province romaine d'Asie quand Paul y débarqua en 51. Le port, progressivement ensablé, n'existe plus mais les restes archéologiques de cette ville, qui a dû être magnifique, sont grandioses. Nous admirons en particulier le théâtre, l'odéon, la bibliothèque mais nous sommes surtout intéressés par les vestiges de la basilique Saint-Jean et le baptistère par immersion. La messe est célébrée sur le tombeau de saint Jean. Le moment le plus émouvant est certainement la célébration dans la « Maison de la Vierge Marie ».

 

     La dernière étape, c'est Istanbul «  Constantinople ». Nous admirons Sainte-Sophie et la Mosquée Bleue mais plus encore le musée de Kariye, ancienne église « Saint-Sauveur in Cora » et ses magnifiques mosaïques. Pour terminer, une croisière sur le Bosphore, une visite du marché des épices et du grand Bazard.

 

 

Nous rentrons enchantés de ce pèlerinage parfaitement organisé : un guide franco-turc (prénommé Paul) très compétent et dévoué faisant équipe avec le père Dominique Foyer, lequel mettait à profit les trajets en bus pour nous aider à prier avec les Actes des Apôtres, les Epîtres et les Psaumes, le « Magnificat ». Le témoignage des religieuses et des prêtres assurant une présence catholique dans ce pays musulman nous a impressionnés. D'autre part nous avons perçu un islam tolérant. 

 

 
Quelques échos de notre groupe de pèlerins illustrent bien les découvertes enrichissantes que nous avons faites :           
« Souvenir ému des messes dans la Maison de la Vierge Marie, dans des églises ouvertes pour nous et dans des sites sacrés comme le tombeau de saint Jean ; Des communautés chrétiennes paraissant dérisoires mais d'une vitalité étonnante qui savent tendre la main vers le monde musulman « le grain de sénevé » ;
Des religieuses âgées qui n'hésitent pas à faire quotidiennement soixante kilomètres en vélo pour participer à l'Eucharistie ; .... Découverte d'un monde musulman qui entrouvre une porte grâce à la laïcité ; Réflexion pour guider l'après pèlerinage : " nos divisions ne doivent pas entraîner des séparations... "
Sentiment d'avoir expérimenté sur le terrain que seule l'Eucharistie célébrée est capable de surmonter, pour nous enrichir, toutes nos divergences individuelles, collectives, culturelles et religieuses. »
.
Jacques Lescut

Article publié par Equipe Cathocambrai.com • Publié le Vendredi 26 février 2010 • 5368 visites

keyboard_arrow_up